Le Ventre en question

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Réhabiliter l'intestin

 

Si je vous dis diarrhée, constipation, ballonnement, gaz, syndrome du colon irritable.. vous me répondrez sans doute: l'intestin.
Mais si à.. fatigue, dépression, humeur fluctuante, céphalées, anxiété, pertes de mémoire, insomnie.. je vous dis "c'est votre intestin".
Si à acné, psoriasis, urticaire, eczéma.. je vous rétorque: "justement, l'intestin"
Courbatures, tendinites, sciatique.. cystites, vaginites, dysménorrhées.. encore l'intestin !

 

Vous allez imaginer que je rejoue ici le rôle du médecin et du malade imaginaire de Molière. Pourtant, nous ne sommes pas dans une comédie mais nous approchons la réalité car l'intestin est la source de multiples maux. Et j'oserai dire qu'il peut se jouer une tragédie chaque fois qu'un trouble de santé apparaît, que l'on donne des remèdes antisymptomatiques, et que l'on oublie de s'intéresser à l'intestin.

 

Alors, comment est-ce possible que cet organe qui n'a pas, dans notre considération, la même noblesse que le cerveau ou le coeur, puisse jouer un rôle considérable pour notre santé ?

 

 

Réfléchissons un peu :

 

 

- L'intestin est un creuset de matières : la sienne et celle qu'il contient.
- L'intestin est constitué de vie, la microflore qu'il héberge.
- L'intestin est un creuset de mental et d'émotions, via les neurones qui le tapissent.
- L'intestin est aussi source de sagesse dont nous parlent les traditions orientales, et toujours selon leurs croyances, Il serait même le siège d'une force vitale échappant à la biologie classique, rien que ça !

 

 

 

 

A - Description des quatre intestins.

 

 

 

1 - L'intestin matière.

 

 

 

a) la matière qu'il contient.

 

 

Cette matière provient de la nourriture absorbée, soit environ 60 tonnes d'aliments pour une vie.
Cette matière est polyvalente ; elle contient à la fois des nutriments et des substances à rejeter. L'intestin, lieu de passage certes, mais surtout sorte de chaudron magique qui va assumer transformation, tri, assimilation ou évacuation.
Il ne devrait pas être l'espace tabou, l'espace nauséabond qu'on imagine souvent. S'il devient un espace trop nauséabond, ce n'est pas de sa faute, mais peut être avons-nous une part de responsabilité.

 

 

 

b) la matière qui le constitue.

 

 

L'intestin est constitué de plis, de villosités, de microvillosités, et si on le dépliait, on pourrait couvrir
environ 400 mètres carrés.
Des chiffres bruts ne sont pas très parlants. Aussi est-il intéressant de les illustrer par des éléments concrets :

 

Avec notre PEAU, on pourrait faire un grand PARAPLUIE.
Avec la muqueuse déployée de nos POUMONS, on couvrirait une PISTE DE BOWLING.
Avec la muqueuse déployée de l'INTESTIN GRÊLE, on masquerait un TERRAIN DE TENNIS.

 

Mais si la surface de l'intestin est considérable, la muqueuse est d'une infime épaisseur.
Posons bien le problème un instant. On parle de pollution extérieure que l'on absorbe par la peau et les poumons ; c'est de plus en plus inquiétant. Cette pollution extérieure, on l'absorbe par une surface relativement restreinte (un parapluie et une piste de bowling). En revanche, vous voyez ce qui sort de notre intestin : tout ceci était en contact, par une surface immense et par une muqueuse extrêmement
vulnérable, avec l'intérieur de nos organes.

 

"C'est étudié pour" me direz-vous. Oui mais, il suffirait de presque rien, pour que des éléments indésirables,
des microparticules dangereuses se retrouvent dans notre corps au lieu d'aller dans la cuvette des WC.
Elles pourraient alors, ces particules, perturber n'importe quel organe. Ce qui entartre la cuvette des WC pourrait entartrer notre corps.
Et là, il ne sera pas question d'aller chercher le bidon rose, vert, bleu hyperactif qui se trouve dans les rayons de votre magasin habituel.

 

 

 

 

2 - L'intestin de Vie

 

 

L'intestin est le siège permanent d'une activité motrice qui se manifeste sous forme d'ondes de contraction et de propulsion. En ce sens, il est mouvant, vivant. Mais ce n'est pas cet aspect que je veux évoquer. Cela permet cependant de comprendre que l'intestin n'est pas un simple tuyau de plomberie. Il participe.

 

Notre intestin, et en particulier le gros, est habité par 10 puissance 14 entités bien vivantes, composées d'environ 500 espèces différentes. C'est ce que l'on appelle du joli nom de flore, constituée par 2Kgs de bactéries :

 

 

- 100.000.000.000.000 entités vivantes
- 500 espèces
- 2 kilogrammes

 

 

 

Ces bactéries constituent 50% de la masse fécale. Nous sommes colonisés par ces bactéries et devons apprendre à cohabiter avec ce zoo vivant que nous transportons en permanence. La plupart de ces petites bêtes sont en grande majorité nos amies et sans elles nous ne pourrions pas vivre.

 

 

Songeons que ces Bactéries :

 

 

- Terminent certaines digestions
- Fabriquent des vitamines
- Facilitent l'assimilation des minéraux
- Transforment certains médicaments pour les rendre opérationnels
- Synthétisent des antibiotiques naturels
- Jouent un rôle dans le système immunitaire

 

 

 

Il existe l'équivalent du guide Michelin pour bactéries et celles-ci l'ont consulté. 3 étoiles sont attribuées au milieu intestinal, car les bactéries y trouvent un repas de grande classe : on y met les petits plats dans les grands. D'autant plus intéressant que ce repas est gratuit et en libre service ! On imagine facilement que les 500 espèces de bactéries ont toutes envie de se régaler, y compris certaines bactéries dont nous
n'avons pas trop besoin.

 

 

 

En principe, dans ce restaurant, les bactéries amies ont réservé et ont une place bien déterminée. Mais si, une fraction de seconde, elles quittent leur place, les bactéries moins sympathiques la prennent. Le problème, c'est que chez les bactéries, si on mange beaucoup on ne grossit pas, on se multiplie, et nous verrons ce qui se passe lorsque des bactéries indésirables viennent prendre la place des bactéries
habituelles et se multiplient trop.

 

 

 

On peut se douter que si un zoo est fait pour accueillir une centaine d'espèces d'animaux dont 3 tigres et que, pour une raison quelconque, les tigres prennent l'ascendant sur d'autres animaux, se multiplient et sont 50 au lieu de 3, la clôture du zoo risque de céder. C'est un phénomène un peu semblable qui peut se produire dans notre intestin. C'est le syndrome de l'intestin victime de perméabilité intestinale.

 

 

 

 

3 - L'intestin Mental

 

 

Familièrement le ventre se dit parfois panse, ce qui n'est pas très loin de pense.. coïncidence sémantique amusante lorsqu'on sait que des recherches récentes, reprenant d'ailleurs des travaux un peu plus anciens, parlent d'un second cerveau dans l'intestin.

 

Coïncidence visuelle troublante également quand on constate qu'une circonvolution d'intestins qui remplit le ventre ressemble étrangement aux arcanes de notre cerveau.

 

 

 

Nous sommes peu habitués, dans notre monde hypophysaire trop rationnel, au raisonnement analogique. Je ne m'appuierai donc pas sur ses éléments mais peut-être que cela suffira, aux plus thyroïdiens et pinéaliens d'entre vous, pour ressentir que l'intestin a un lien de parenté avec le cerveau.

 

 

 

Donc, soyons sérieux et voyons ce que nous disent les scientifiques, car ils ont bien sûr la vérité !
N'oublions cependant que la Science constitue un cimetière de théories délaissées.

 

Jusqu’à présent il y avait un cerveau droit, et un cerveau gauche; y en aurait-il un troisième ?

 

 

 

En 1999, Michael Gershon, gastroentérologue, publie ses travaux et affirme qu'il y a, au niveau de l'intestin, un système nerveux autonome, une sorte de second cerveau capable de se débrouiller seul, sans suivre ni attendre les instructions du cerveau principal habituellement considéré comme le chef d'orchestre de toutes nos fonctions. De nombreux chercheurs travaillent sur ses découvertes, notamment à l'Université de Lausanne.Ils confirment la justesse des théories de Gershon et l'immense possibilité qu'elles ouvrent dans le
traitement des maladies de l'intestin.

 

 

 

Comme toute découverte scientifique, il y a bien sûr des détracteurs. Ils disent "rien de nouveau, on a découvert depuis 1860 le système nerveux entérique. Les neurones entériques sont sous la dépendance de la commande centrale : le cerveau. Ces neurones ne sont que des relais du système sympathique qui commande la digestion".

 

 

 

Ils n'ont pas totalement tort. Dans notre corps, il y'a collaboration, synergie entre les organes, mais de là à considérer que les intestins n'ont qu'un rôle passif d'exécutants d'ordres donnés de là haut ! C'est l'illustration d'un refus de lâcher certaines convictions auxquelles on s'accroche délibérément parce que les nouvelles sont déstabilisantes.

 

 

 

L'hypothèse de ce cerveau indépendant dans le ventre avait été émise dès le 19ème siècle par des chercheurs anglais (Bayliss et Starling). Ils avaient constaté la poursuite quasi normale de l'activité digestive chez un chien dont ils avaient coupé le lien entre le système nerveux central et les cellules nerveuses présentes à l'intérieur de la paroi intestinale.

 

Au début du 20ème, un allemand (Trendelenburg) observait le réflexe pésistaltique "in vitro" dans l'intestin d'un porc, séparé du reste du corps; preuve que l'intestin peut réagir sans la participation du système nerveux central.

 

 

 

En 1921, John Langley déclare que les cellules nerveuses du tube digestif ont leur réseau autonome parce que le cerveau principal ne peut coordonner seul les fonctions complexes de la digestion. Il est mis au pilori par tout ses collègues chercheurs.

 

Le 20ème siècle continuera à considérer l'intestin comme de la tuyauterie dépendant intégralement du cerveau principal. Le 21ème siècle commence à rendre ses lettres de noblesse aux intestins. Gershon a ouvert un champ immense de possibilités et entraîne dans son sillage de nombreux chercheurs.

 

 

 

Ils travaillent sur ces 100 millions de neurones du cerveau abdominal qui envoie, à travers le nerf vague, 9 fois plus d'informations vers la tête qu'il n'en reçoit. Ils travaillent sur cette sérotonine produite à 95% dans l'intestin. La sérotonine responsable de l'harmonie, de l'équilibre, du calme, de la gaieté, en un mot du bien être.
Ils travaillent sur ce réseau de neurones intestinaux qui commande un système de défense d'une ampleur incomparable à savoir 70% des cellules immunitaires de l'organisme.

 

 

 

Le cerveau intestinal ne peut manipuler des symboles et se servir d'un langage, mais il dispose de neurotransmetteurs. Ces derniers sont les mots que les neurones emploient pour communiquer l'un avec l'autre et avec les cellules sous leur contrôle. Peut être que leurs mots sont plus intelligents que les nôtres et qu'il n'est pas interdit d'étudier leur langage pour éviter certains maux.

 

 

 

 

 

4 - L'intestin Sagesse

 

 

 

On peut se pencher, se penser dans la tradition orientale, pour aborder cet aspect. On peut relire "le Hara" de Durckheim, chercher à comprendre le rôle joué par le ventre dans les arts martiaux. On peut aussi s'intéresser au bouddhisme qui met le ventre proéminent au centre de l'être. On peut épiloguer sur cette déclaration du grand maître Zen, Deshimaru, qui répond quand on lui demande "qu'est-ce que le Zen?" - "un bâton à chiottes!"

 

Mais les orientaux n'ont pas le monopole de la sagesse du ventre. Si le ventre de monsieur Hoang Tsin est un creuset de sagesse, il n'y a pas de raison, que le ventre de monsieur Deschamps ne soit pas aussi un creuset de sagesse. La supériorité des orientaux à ce niveau, est qu'ils sont moins dans la dépendance théorique intellectuelle; mais qu'ils sont capables, pour leurs découvertes, d'y mêler intuition, sensibilité et
pratique assidue.

 

 

 

Alors si je rencontre mon facteur, et que je lui dise: "La sagesse, c'est d'avoir un bon intestin. Le Zen est un bâton à chiottes. Le Hara c'est le centre vital de l'homme", il est fort probable qu'il me dise: "je n'ai pas bien saisi le sens de vos propos", alors pour faire plus simple, je vais lui dire que la Vie est mystérieuse. Quand à-t-elle commencé ? D'où vient-elle ? Où va-t-elle ?

 

 

 

On ne le sait pas, mais ce que l'on sait, c'est que chez les humains, cette Vie prend son départ dans le ventre.

 

Dès la conception, un ventre accueille, le corps va se construire par le cordon ombilical relié à un ventre jusqu'à la naissance. Après la naissance le corps va continuer à se construire et à s'entretenir par les aliments grâce au ventre, à ses intestins, véritables racines physiologiques.

 

 

 

La vie aurait pu démarrer dans notre coeur, dans notre cerveau, ces organes nobles dont parlent les poètes. Mais non, ironie du créateur, elle démarre à proximité de matières, comme si elle voulait nous dire: attention, ne t'évade pas trop dans tes pensées, dans ce mental trompeur, dans ce mental menteur. N'oublie pas que la vie prend sa source plus bas. N'oublie pas de temps en temps, d'y descendre, plonge
dans ces racines, relie le haut et le bas; oui, tiens ensemble le Ciel et la Terre.

 

 

 

Oui, comme à l'origine du torrent, il y'a une source: le ventre constitue la source de l'être et en cela il contient du mystère, c'est à dire de la sagesse. Oui, acceptons de descendre, de temps en temps, dans notre ventre, de naître une deuxième fois avec lui et, naître avec, cela se traduit par: Co-Naissance.

 

 

 

 

 

B - Comment l'intestin peut-il être la source de maladies non intestinales ?

 

 

 

Si l'on n'est pas habitué à cette conception de la santé, il est possible de se dire: Ok, l'intestin joue de multiples rôles, présente de multiples aspects fonctionnels et, s'ils se "détraquent", je vais me retrouver avec des maux de ventre, voire avec des maladies plus ou moins graves de l'intestin. Effectivement, ça se passe parfois de cette façon, mais parfois non.

 

Il arrive que le ventre soit indolore et qu'il exprime sa souffrance par des voies détournées qui s'appelleront maladies de peau, problèmes respiratoires, douleurs articulaires, baisse de l'immunité, etc..Qu'est-ce que ce ventre, sorte de coucou qui va mettre ses problèmes dans le nid des autres ?

 

 

 

Le ventre répond: Désolé, ce n'est pas moi qui ai inventé un découpage artificiel de l'organisme. C'est vous les hommes qui séparez l'intestin, le coeur, les articulations, les poumons, la peau et qui avez inventé les gastroentérologues, les cardiologues, les rhumatologues, les pneumologues, les dermatologues. Vous oubliez trop souvent que le corps est un ensemble, un agrégat de cellules? Chacune d'elles travaillent dans l'intérêt de la collectivité; encore faut-il que ces cellules reçoivent ce dont elles ont besoin.

 

Si les cellules qui constituent le poumon reçoivent des déchets colloïdaux que l'intestin a laissé passé, elles n'accomplissent pas leur fonction et ça s'appellera bronchites, asthme.. etc.

 


Si les cellules qui constituent les articulations ou les muscles reçoivent des déchets acides, cristalloïdaux; ça s'appellera lombalgies, sciatiques, rhumatismes.
Si les cellules de la peau, au lieu d'avoir à éliminer sébum et eau, doivent éliminer moult substances agressives, ça s'appellera eczémas, urticaires..

 

Si l'intestin ne peut jouer son rôle immunitaire, n'importe quelle substance étrangère pourra déclencher une manifestation allergique voire une pathologie grave.Si des substances chimiques viennent visiter les neurones intestinaux, ceux-ci, via les neurotransmetteurs,
pourront déclencher des problèmes psychiques comme la dépression.

 

Etc.. etc..

 

 

 

 

 

C - Pourquoi les merveilleux mécanismes intestinaux se dérèglent-ils ?

 

 

 

1 - L'intestin matière

 

 

La matière contenue dans l'intestin vient de nos mains qui portent à la bouche des aliments, de l'eau, des médicaments; c'est dire que nous avons notre part de responsabilité.

 

 

 

La matière contenue dans l'intestin est le résultat du travail accompli par tous les organes digestifs qui le précèdent: la bouche, l'estomac, le fois, le pancréas. Autrement dit, si l'on met dans le corps des substances qui ne sont pas en adéquation avec ses besoins et ses possibilités, la matière qui arrivera dans l'intestin ne sera pas conforme à celle qu'il est susceptible de savoir traiter.

 

Si l'on veut que l'intestin reçoive ce qui lui convient, il faut s'intéresser à la bromatologie, c'est à dire à la diététique et à la nutrition. Faute de cela on va produire des gaz par fermentation et putréfaction, ralentir notre transit, et se retrouver avec des amas considérables de matière. Le diamètre du tuyau va se réduire par une sorte de calamine, cette calamine va perturber les échanges avec le reste du corps et mettre à mal le système immunitaire.

 

 

 

Supposons que l'on mette dans notre bouche ce qui convient. Est-on assuré que l'intestin reçoive la matière qu'il sait traiter ? Non. Si un seul organe n'a pas assumé sa fonction digestive, on risque de se retrouver avec des matières non transformées dans l'intestin. Alors l'intestin grêle et le gros intestin vont dépenser beaucoup d'énergie pour un travail supplémentaire car ils vont chercher à transformer ce qui peut l'être.
Cette énergie supplémentaire dépensée pourra manquer pour accomplir d'autres fonctions d'un organe du corps. On se retrouve avec une pathologie par défaut d'énergie.

 

 

 

Retenons en résumé, que si on ne veut pas que l'intestin se dérègle à cause de son aspect matière, il faudra veiller au carburant et au carburateur. Il n'y a pas en général pas de système alimentaire standard. Tout système alimentaire doit être individualisé.

 

 

 

 

 

2 - L'intestin Vie : sa flore.

 

 

Notre intestin abrite une microsociété d'individus, en l’occurrence les bactéries comme dans toute société, il y a des dominants, des dominés, des agitateurs, des minorités agissantes et, chacun, a sans doute sa raison d'être. En principe le plan d'occupation des sols est extrêmement réglementé. Chaque type de bactérie dispose de ses quelques mm² de logement. La nature a bien prévu les choses puisque l'écrasante
majorité des espèces bactériennes joue un rôle favorable pour l'homme et que celles-ci disposent des plus grands logements. Il faut cependant se souvenir qu'il existe une lutte permanente qui se déroule dans l'intestin, chacune des bactéries tentant de prendre la place de l'autre.

 

Pourquoi certaines bactéries pathogènes arrivent-elles à prendre le dessus sur certaines bactéries saprophytes ? Dans le monde bactérien, les bactéries prolifèrent et régressent en nombre suivant qu'elles rencontrent ou non des conditions de vie favorables, ou autrement dit, la nourriture qui leur est servie.

 

 

 

Sont identifiées comme causes de la dysbiose intestinale, c'est à dire comme cause du déséquilibre de la microflore :

 

 

 

- Déséquilibre alimentaire, mauvaises habitudes.
- Changement trop brutal de système alimentaire.
- Stress
- Excès d'hygiène et de propreté autour de soi (la vie dans une ferme étant préférable à la vie dans une maison "nickel" sans poussières)

 

 

 

Comment savoir, en dehors de pathologies comme les mycoses, en dehors d’examens médicaux, si on est à risque de dysbiose ?

 

Je ne peux parler de tous les clignotants qui permettent de savoir si un groupe de bactéries prend l'ascendant sur un autre. Je vais simplement vous en donner deux, les plus fréquents.

 

 

 

Il existe des bactéries de fermentation et des bactéries de putréfaction. Entendez par là que certaines bactéries aiment les hydrates de carbone (pain, sucre, céréales, amidons..) et d'autres se régalent avec les acides aminés (viandes, oeufs, fromages, poissons..)

 

Si l'on mange trop d'hydrates de carbone, il va y avoir prolifération d'une flore de fermentation. Ce qui se traduira à terme par une prolifération d'autres micro-organismes, notamment le célèbre candida albicans, qui n'a rien de candide.

 

Si on consomme trop de protéines, notamment animales, une flore de putréfaction va se développer. Si elle prolifère trop, elle engendrera des maladies intestinales des plus bénignes aux plus graves. La dysbiose a également des conséquences sur la perméabilité intestinale. La membrane intestinale (épithélium) joue un rôle crucial de filtre grâce à la jonction particulière de ses cellules.
Si la flore intestinale est déséquilibrée, la membrane intestinale sera mobilisée, de par son système immunitaire, sur d'autres fonctions. De ce fait, elle ne disposera plus de l'énergie nécessaire pour assimiler les trente protéines nécessaires à son intégrité. L'intestin, dans ce cas, n'est plus un filtre mais une passoire.

 

 

 

Les intrus (déchets toxémiques ou certaines bactéries) envahissent l'organisme. Le corps va essayer de les éliminer par des boutons, des maladies de type ORL, des diarrhées.. ou s'il n'y a pas de vitalité, le corps s'encrassera et l'on aura des douleurs articulaires, musculaires, des migraines, etc.. Il importe de maintenir cette barrière intestinale en bon état ou de la renforcer car elle est primordiale dans le maintien de la santé.

 

 

 

 

 

3 - Les neurones

 

 

Lorsqu'on s'intéresse à la santé, il est bon de se rappeler Hippocrate. Il avait compris qu'il fallait prendre en compte les découvertes de la science sans oublier celles des empiriques, des anciens et de la tradition.

 

 

 

L'homme n'est pas une équation mathématique à résoudre par des scientifiques. Il est composé de multiples facettes dont certaines ont d'abord été appréhendées par l'intuition populaire. Cette intuition populaire, en ce qui concerne le ventre, se traduit par un langage imagé très riche. Le nombre d'expressions qui manifestent une correspondance entre une émotion, un sentiment, une situation et le système digestif est impressionnant. Vous connaissez :

 

 

 

Je ne l'ai pas digéré, ça me gonfle, je le garde sur l'estomac, ça me gave, avoir des tripes, avoir la peur au ventre, s'emmerder..

 

Le ventre matérialise, plus que tout autre organe, une souffrance affective ou émotionnelle parce qu'il dispose de son système autonome de neurones. Donc il réagit dans l'instant. La douleur du ventre peut n'avoir aucune raison matérielle, elle remplace l'angoisse, la colère, la frustration, la rancœur. Ne parle-t-on pas de colon irritable ?

 

 

 

Notre intestin fonctionne comme un cerveau. Pour bien fonctionner, il doit être capable de lâcher prise, de répondre à une émotion par le moyen approprié. Toute émotion mal vécue peut engendre un dysfonctionnement intestinal, non seulement du point de vue de la douleur mais aussi sur l'équilibre de la flore intestinale.

 

 

 

 

 

4 - Le potentiel sagesse

 

 

 

Chaque organe de notre corps doit recevoir les ingrédients dont il a besoin. Ceux-ci ne sont pas obligatoirement visibles, comme glucides, protides, lipides. Les organes ont parfois d'autres besoins. Je vous ai signalé dans d'autres conférences, par exemple, que la thyroïde avait besoin d'activités artistiques, que l'hypophyse avait besoin de mathématiques. Je dirai que le ventre, point de départ de notre vie, aurait besoin d'un peu plus de reconnaissance. Il aurait besoin que nous naissions avec lui. Il aurait besoin qu'on lui accorde un peu plus d'intérêt, qu'on le voit autrement que comme un "emmerdeur". Il aurait besoin que, de temps en temps, on pense à lui, qu'on médite sur son mystère, ou peut être aussi de dire gracias, c'est à dire juste "merci".

 

 

 

 

 

Auteur : Gerard Malisani

 

 


Le 2ème cerveau et la médecine du Tao

 

Ce que la médecine moderne découvre depuis peu, les anciens Taoïstes, il y a plus de 4000 ans, en étaient parfaitement conscients. Pour les anciens Taoïstes, le corps humain est sous le contrôle de deux cerveaux. Le cerveau cérébral et le cerveau abdominal. Ils attribuaient aux nerfs le contrôle de l’activité corporelle. Ils associaient l’activité du système nerveux principalement à la région abdominale et ensuite, dans une moindre mesure, au cerveau.

 

 

Selon la pensée Taoïste, la perception et la génération des sentiments sont des fonctions de la région abdominale et plus précisément située au niveau du plexus solaire.

Le plexus solaire affecte tous les organes de la région abdominale. Lorsque le plexus solaire fonctionne bien, les organes ne souffriront pas du stress et des tensions. Mais lorsque l’équilibre est rompu, les problèmes se feront sentir. Selon les théories Taoïste, cet équilibre sera perturbé lorsque le cérébral, (l’esprit rationnel) se développera au détriment du viscéral, par le refoulement des émotions.

 

 

Selon le Tao, en niant leurs émotions, les humains entravent les fonctions du plexus solaire, ce qui a pour effet de perturber le fonctionnement des organes et d’écourter leur vie. Les véritables émotions se situent dans le plexus solaire plutôt que dans le cerveau. Ce dernier ne fait qu’enregistrer le souvenir d’une émotion. La civilisation moderne préconise plus le pouvoir de la raison, le raisonnement cérébral, pour réprimer les émotions. Ce qui empêche le plexus solaire de fonctionner et prépare le terrain à l’apparition de problèmes physiques et psychologiques.

 

 

Lorsque les organes qui maintiennent l’organisme en vie cessent de fonctionner normalement, les renseignements entreposés dans le cerveau deviennent confus et obscurcissent la sagesse et l’intelligence.

 

 

Finalement les découvertes du Dr Gershon et du Dr Devroede acréditent la justesse de la pensée Taoïste.

 

La médecine traditionnelle Maya croyait également que les pensées et les émotions étaient directement ressenties et traitées dans l’axe central de l’abdomen et du plexus solaire. Ils pratiquaient le massage abdominal pour soulager les effets du stress sur l’organisme.

 

 

 

COMMENT DÉTENDRE LE 2ÈME CERVEAU ET CONTRÔLER LES EFFETS DU STRESS?

 

L’auto-massage abdominal

 

1ère étape :
En position couchée sur le dos : Frottez vos deux mains l’une contre l’autre pour en augmenter la chaleur et les charger d’énergies. Ensuite placez vos deux mains, paume vers le bas, sur la région du plexus solaire. Maintenez vos mains immobiles, pour environ une minute, le temps de ressentir une légère chaleur irradier dans votre plexus solaire.

 

 

2ème étape :
Toujours en position allongée, vous pliez les genoux en espaçant légèrement les pieds. Inspirez profondément en faisant passer l’air dans le haut du thorax et en gonflant le ventre. Expirez en rentrant le ventre, creusez légèrement la partie inférieure de la paroi abdominale en rentrant le ventre, appuyez légèrement de vos deux mains sur le ventre. Gardez cette position durant l’inspiration thoracique suivante.
Lors de la nouvelle expiration, creusez encore plus l’abdomen. Vous renouvellerez ce cycle d’inspirations/expirations, de 6 à 8 fois. A chaque nouvelle expiration vous creuserez un petit peu plus l’abdomen et maintiendrez cette pression durant toute l’expiration. Lorsqu’il vous semble impossible de creuser davantage, vous relâchez progressivement la paroi abdominale.

 

Source : masantenaturelle.com


Dialoguer de ventre à ventre

 

Se recentrer sur notre ventre peut aussi aider à mieux communiquer avec les autres et à gérer nos émotions. « Une vraie conversation doit être menée de ventre à ventre, et pas seulement de bouche à oreille, suggère Jacques Castermane. Les individus irritables qui se montent la tête facilement portent souvent le “ventre haut”. Une personne au “ventre bas” ne réagit pas si vivement. »

 

Explication : lorsqu’une contrariété nous conduit à nous échauffer, à hausser le ton, une bonne maîtrise du hara permettrait de « tasser cette énergie dans la région des hanches pour éviter qu’elle nous déborde ». Attention : il n’est nullement question de refouler nos émotions, mais de leur offrir un espace corporel pour pouvoir les observer sans se laisser submerger.