Travailler sur soi par la libération de nœuds karmiques, d'émotions densifiées, par la guérison de blessures anciennes et par la récupération d'extensions de vies passées permet à l'âme de descendre, de s'ancrer dans le corps physique (son véhicule) par le fait de, justement, faire de la place en se délestant de tous ces bagages encombrants.
Il existe cependant un temps - plus ou moins long, selon les êtres - qui suit cette libération, cette guérison ou cette récupération et qui est une phase de déséquilibre, une phase de profond inconfort, sorte de néant douloureux, de béance intérieure.
En aucun cas il ne s'agit d'une rechute ou d'un retour en arrière. Il est ici seulement question d'abandonner l'accoutumance à la cohabitation en soi d'une densité, d'une souffrance à laquelle, en définitive, l'on s'était résigné et qui semblait, en quelque sorte, faire partie de notre décor intérieur, comme un repère ou une tranche d'identité.
Cette période d'ajustement, de rénovation de notre « maison » n'est pas agréable, osons le dire. C'est le temps où les vieilles tuiles du toit, le crépis défraichi de la façade et les huisseries rongées ont été déposés et où l'on attend que soit installée la nouvelle parure.
On se sent alors nu, ouvert aux quatre vents, perméable à toutes sortes d'intrusions, fragile, laid parfois.
Comment procéder autrement ? En plaçant du neuf sur de l'ancien ? Chacun sait, intrinsèquement, que c'est impossible même si, certains « thérapeutes » s'obstinent encore à vendre le contraire.
Quand bien même chacun est prévenu de cet aspect très particulier du processus d'accueil de la lumière en soi (que je nomme, pour ma part, « temps d'intégration »), il n'en demeure pas moins que les symptômes qui apparaissent en laissent beaucoup dans d'inquiétants questionnements.
Sans vouloir user de jeux de mots, la voie de la guérison n'est pas une promenade de santé.
Bien peu entendent, en vérité, l'avertissement, car trop pressés de se défaire de leurs lourdeurs et de toucher ce fameux « éveil » dont tant parlent.
La crise de guérison est une période de chahut intérieur, de mouvements brusques et de sensations de descente qui suit le bien-être immédiat relatif au soin reçu.
La crise de guérison est un temps de purification, d'adaptation et de calibrage énergétique.
Les symptômes, qui ne sont pas exclusifs les uns des autres, sont divers : sentiment de tristesse, de colère, de vide intérieur, de fatigue, d'irritabilité, d'inutilité, de mal-être, hyperémotivité, sensibilité exacerbée etc.
On ne peut parler donc de guérison sans évoquer la crise de guérison.
En outre, la lumière que l'on intègre en soi, tout naturellement, illumine, met en relief toutes nos parties encore souffrantes afin de nous guider vers notre libération.
Elle fait son œuvre.
Si l'on ne veut pas voir en face le monstre qui vit dans notre cave et le pousser à déguerpir, alors n'allons pas l'éclairer avec notre lampe.
Mais si nous osons ce pas, alors ne nous plaignons pas qu'il passe devant nos yeux, ne serait-ce que le temps de quitter les lieux.
Il s'agit là de véritablement savoir ce que l'on veut. La crise de guérison est un temps qui demande un peu de patience, beaucoup de lâcher-prise vis-à-vis de notre défunte structure et une grande quantité d'amour donné à soi-même.
Mais le merveilleux des retrouvailles avec soi est la récompense de celles et ceux qui ont ce courage, au sens premier du terme, c'est-à-dire ce cœur qui agit.
-- Auteur Gregory Mutombo --